Le radar

QUEL EST LE POTENTIEL MAXIMUM DE MESURE DU RESEAU DE RADARS ARAMIS ?

Qu'elle est la capacité de mesure de la pluie en tout point du territoire du réseau de 24 radars ARAMIS début 2009 ? Il n'existe en réalité pas de réponse simple à cette question. Non pas que l'on n'ait pas de connaissances permettant de répondre, mais la capacité de mesure de chaque radar varie dans le temps en fonction des variations de propriétés de l'atmosphère, avec les saisons mais aussi pour chaque événement pluvieux, voire pour chaque structure au sein d'un épisode pluvieux. De plus, des masques qui ne sont pas immuables (arbres, bâtiments, pylônes) peuvent perturber plus ou moins la mesure de chaque radar. Quels que soient les traitements correctifs mis en oeuvre, ces phénomènes ont un impact sur la capacité de mesure qui n'est donc pas fixée. En France, des chercheurs comme Hervé Andrieu (LCPC) et Guy Delrieu (LTHE) ont montré depuis longtemps l'importance de prendre en compte dans la qualification et l'utilisation des mesures de radars météo des notions comme le "Profil Vertical de Réflectivité" (PVR) et la "Visibilité Hydrologique".

En utilisant ces notions on peut simuler avec d'assez bonnes approximations ce que peut être la mesure d'un radar dans une situation donnée (hors phénomènes d'atténuation ou de propagation anormale). ALICIME a réalisé pour Météo-France plusieurs études assez conséquentes dans ce domaine (voir cette fiche par exemple). Un des résultats de ces études est la caractérisation du potentiel maximum de mesure pour le réseau actuel de 24 radars. Cela est réalisé en supposant que l'on puisse effectuer une exploration volumique complète de l'atmosphère pour chacun des radars, en effectuant des mesures successivement pour un très grand nombre d'élévations de l'antenne radar correspondant chacune à une "tranche" d'atmosphère. ALICIME a montré que ce maximum peut être approché de très près grâce à une exploration multi-site exploitant des combinaisons de seulement 2 à 4 angles de site choisis spécifiquement pour chacun des radars.

La figure ci-dessous est une représentation simplifiée de la variation de ce potentiel maximum de mesure du réseau ARAMIS sur le territoire métropolitain. ATTENTION : Cette carte, sans unités, ne décrit pas la qualité des produits radars actuellement diffusés (pour cela, vous pouvez contacter Météo-France qui produit des cartes de qualité dynamiques évoluant en temps réel). Elle permet uniquement de visualiser la variabilité sur le territoire de ce maximum réalisable à l'aide du réseau actuel, et d'identifier les zones de plus grande ou plus faible qualité a priori des données si ce maximum est réalisé. Sachant que plus la qualité a priori des données est faible, plus les mesures brutes doivent être traitées pour obtenir un produit final exploitable, et que les traitements ne sont pas parfaits, cette carte donne une idée de la variation de qualité de la mesure de pluie par radar sur la France lorsque les meilleurs protocoles de mesure et les meilleurs traitements de données sont utilisés.

 

 

Le potentiel maximum de mesure du réseau de radars ARAMIS

 

 

 

§        L'apport potentiel de radars étrangers

Afin de prendre en compte les possibilités offertes par les radars riverains du réseau ARAMIS nous avons également estimé l'apport de quatre radars frontaliers : Le radar des îles Anglo-Normandes de Jersey, le radar Belge de Wideumont, le radar Allemand de Feldberg, le radar Suisse de La Dôle.

La figure ci-dessous présente les aires du territoire métropolitain qui pourraient tirer avantage des mesures de ces radars. Le radar de Jersey apporte une information significative sur le nord de la Bretagne et le Cotentin, de même que sur la Manche Occidentale. Le radar de La Dôle, grâce au protocole de mesure utilisé en Suisse, semble pouvoir apporter une information intéressante dans une grande partie du Jura, la bordure méridionale du Lac Léman, et la haute vallée du Rhône. Le radar Belge de Wideumont pourrait contribuer de manière significative à la visibilité hydrologique sur le nord de la France. Enfin, le radar Allemand de Feldberg ne semble pas pouvoir beaucoup contribuer à la mesure des précipitations sur l'Alsace en raison de son altitude et du protocole de mesure actuellement utilisé.

A noter que les radars Italiens et Espagnols, situés au delà des massifs montagneux, semblent complètement bloqués par les reliefs Alpins et Pyrénéens. Ils peuvent par contre apporter des informations intéressantes sur les précipitations en Méditerranée.

 

 

Le potentiel maximum de mesure du réseau de radars ARAMIS + radars étrangers

 

 

 

voir aussi :

Le principe de la mesure radar